2025 se termine dans une ambiance pesante : la bipolarisation partout dans le monde engendre beaucoup de tensions et peu de lisibilité quant à l’avenir. La France n’est pas en reste avec toujours plus de bruit dans les sphères parisiennes incapable de mettre en place une politique stratégique ambitieuse pour notre pays pour les années à venir. La minorité bruyante l’emporte sur la majorité silencieuse, l’émotionnel sur le rationnel. Résultat : des lois comme Egalim ou Duplomb sont annoncées comme défenseurs de nos intérêts mais engendrent au final toujours plus de normes et contraintes. Difficile pour les chefs d’entreprise que nous sommes d’avoir une ligne directrice claire et de se projeter dans ce monde où l’incertitude prédomine.
2025 se termine aussi sur une dégradation de nos prix de vente. La politique de la Chine, le manque de compétitivité des produits européens font qu’aujourd’hui, l’offre de viande sur le marché européen est supérieure à la demande. Et l’apparition de la FPA en Espagne va engendrer de nouveaux flux commerciaux ce qui ne seront pas sans conséquences pour nous.
Cependant, cette baisse des prix fait suite à plusieurs années rémunératrices. Jamais nous n’avons été aussi armés pour affronter les temps plus compliqués qui s’annoncent. A l’heure où tout le monde prône la souveraineté alimentaire, nous devons poursuivre nos investissements pour que nos exploitations restent modernes et compétitives, offrant un confort de vie à nos animaux mais aussi à nous éleveurs !
Ne nous laissons pas brider par quelques-uns qui en ont décidé autrement. Ces minorités, financées par l’argent public, mettent à mal à moyen terme, la pérennité économique de nos territoires et, sans économie forte, pas de financement pour toutes les actions sociales. Si certains élus l’ont compris et assument un soutien affirmé à nos projets, bon nombre ne semblent pas encore en avoir pris conscience. L’année électorale qui s’ouvre devant nous doit être l’occasion de le rappeler aux futurs candidats.
Les coopératives XXL qui brillent n’ont aucune fin en soi. Ce qui compte, ce n’est pas la taille mais le projet. A Porelia, notre projet est clair : défendre les intérêts de tous nos adhérents en respectant le principe fondamental de l’équité et la transparence. Dans un monde en pleine turbulence, nous nous devons de rester lucides et optimistes pour mettre en place des politiques fortes tout en restant fidèles à notre ADN :
Défendre le prix de base avec une présence forte au MPF. La mauvaise gestion du dossier mâle entier fait vaciller les bases de notre filière : l’équité entre éleveurs, quel que soit leur taille et leur localisation par rapport aux abattoirs, disparait peu à peu sous le poids des surenchères sur les plus-values. Nombreux sont ceux, qui par opportunisme ou confort, ont oubliés que notre prix de vente est composé à 99.9 % du prix négocié chaque semaine à Plérin. C’est donc là-bas que doivent se concentrer, collectivement, tous nos efforts pour obtenir le meilleur prix pour les éleveurs et tous les acteurs de la filière.
Défendre le LPF et le Cochon de Bretagne pour que les rayonnages des distributeurs ne soient pas approvisionnés avec de la viande de nulle part. Défendre le LPF et le Cochon de Bretagne passe aussi par la mise en place de la biosécurité. La FPA est présente dans tous les pays limitrophes de la France. Nous devons prendre conscience qu’un jour elle sera présente chez nous. La seule façon de s’en protéger est la mise en place rapide de la biosécurité dans nos élevages. Les mouvements d’animaux vers les sites d’abattages ne seront possibles que pour les élevages respectant la réglementation.
Défendre l’exploitation familiale à capitaux familiaux en travaillant en permanence sur l’amélioration du prix de revient. Cela implique de mettre en place la bonne stratégie : jamais la revalorisation de nos céréales ou le regroupement de nos achats d’aliment n’aura été aussi pertinent. Nous nous devons aussi d’avoir des outils de pilotage réactifs : disposer d’une GTE est prioritaire pour se positionner sur nos coûts de production et réagir rapidement s’il apparait des dérives.
Le Conseil Administration de Porelia et tous les collaborateurs restent convaincus que c’est avec le collectif et fort de ces valeurs que nous resterons des éleveurs libres. Seuls, nous sommes tous vulnérables. Ensemble, nous continuerons à travailler pour faire avancer les nombreux dossiers toujours dans l’intérêt de nos adhérents.
Belles fêtes de fin d’année à tous. Le conseil d’administration et l’ensemble des collaborateurs s’associent à moi pour vous souhaiter une bonne santé et l’aboutissement de vos projets professionnels et personnels.
Morgane Rannou
