Croire en l’avenir
Le modèle agricole français serait le meilleur au monde, titre le magazine « The Economist », loin devant nos concurrents espagnols, chinois, américains des Etats Unis. (lire ici l’édito d’Axel de Tarlé – Europe1)
Moi, je vais plus loin : « IL EST LE MEILLEUR AU MONDE » reposant sur l’exploitation individuelle ou sociétaire (Gaec, Earl, Scea…), reposant sur des capitaux familiaux. La finance détourne le professionnalisme du métier qui est avant tout noble : nourrir la planète.
N’ayons pas peur des mots : ni les anti-tout, ni les bobos, ni les politiques mielleux ou incompétents, ne me feront changer d’avis. Nous sommes, nous agriculteurs français et bretons, dans le VRAI sur la qualité de nos productions. Soyons-en convaincus! Certes, des voies d’amélioration sont toujours possibles, mais n’est-ce pas le cas de tous les corps de métier?
Notre faiblesse est de ne pas le faire suffisamment savoir auprès de nos concitoyens. Pourtant, les outils sont là : le porc français, Inaporc où les intérêts lors du tour de table malheureusement divergent. Sans tomber dans le plus, plus, plus, le Cochon de Bretagne a une autoroute devant lui, l’image de la Bretagne étant exceptionnelle partout dans le monde : pour promouvoir notre métier, notre savoir-faire et la qualité de notre travail et de nos produits.
2018 aura été marquée par une conjoncture difficile avec l’effet ciseau entre les prix aliment et les prix du porc. Elle est aussi la résultante d’une évolution de la production aux USA (+2 millions de porcs), en Espagne (+2 millions de porcs) et une parité euro-dollars jouant en notre défaveur pour l’exportation.
Tout ceci nous ramène aux dures réalités de la loi de l’offre et de la demande mais il est deux domaines que l’on ne maîtrise pas : les conflits géopolitiques et l’avancée de la FPA.
En effet, les relations USA-Chine se sont refroidies en 2018, pour combien de temps? On n’en sait rien!
La FPA continue de grappiller du terrain : en Europe de l’Est, dans les pays asiatiques, en Russie et plus près de chez nous en Belgique.Cette épidémie est à prendre très au sérieux et on ne peut que regretter le laxisme des autorités bruxelloises sur la gestion du sujet en Pologne en 2015-2016. La vigilance prévaut et nul ne sait comment elle évoluera non loin de la frontière franco-belge.
En 2019, pour les raisons évoquées ci-dessus, la filière porcine sera en mode accéléré dans le monde. Chez nous, dans le grand ouest, la production doit se réorganiser par la voie d’une AOP autour du MPB, d’Uniporc, sujet évoqué en réunions de secteur.
A PORELIA, nous sommes conscients que pour pérenniser nos exploitations familiales et redonner toute sa place à l’éleveur dans la filière, cette dernière, côté amont, doit franchir une étape via l’AOP afin de se projeter au mieux sur les 10 années à venir qui verront énormément de mouvements dans les campagnes.
Ce projet ne s’oppose en rien à qui que ce soit, ni à quoi que ce soit.
Vous pouvez compter sur l’investissement de votre conseil d’administration sur ce dossier sensible et stratégique pour le mener à bien en restant fidèle à nos valeurs.
Pour 2019, au-delà de la conjoncture, les fondamentaux ne changeront pas : optimiser notre prix de revient avec pour support la marge aux 100 kg de carcasse dans un seul but : rester compétitifs dans nos exploitations.
Des leviers sont toujours possibles et nos réunions d’hiver peuvent apporter des réponses à vos questionnements. Participez-y, c’est toujours bénéfique.
Meilleurs vœux à toutes, à tous, ainsi qu’à vos familles, pour 2019.
François POT.