RAPPORT ORIENTATION CRP

Assemblée Générale CRP / 29 juin 2023 – RAPPORT D’ORIENTATION

Mesdames et messieurs les administrateurs et administratrices, mesdames et
messieurs les Présidents et présidentes, mesdames et messieurs les représentants de l’administration, et surtout chers collègues éleveurs,

Je me tiens devant vous aujourd’hui non sans appréhension mais toujours plus
déterminée à défendre, représenter et accompagner TOUS les éleveurs. Ceci ne sera possible qu’avec l’appui de tous les acteurs des différentes instances représentatives, dans un état d’esprit constructif et avec la ferme ambition de mener un travail COLLECTIF.
Collectif est à mon sens le mot d’ordre de l’avancée de notre travail, le leitmotiv que chacun de nous doit se fixer pour obtenir des avancées notables en faveur de l’élevage de porcs bretons. Ainsi, je souhaite tout d’abord remercier l’ensemble des membres de cette Assemblée Générale du Comité régional porcin Bretagne pour leur présence, signe de leur engagement dans ce collectif, et la première pour moi en tant que Présidente. Merci également à ceux qui ont œuvré pour la bonne organisation de cette matinée notamment concernant la restitution du rapport d’activité à savoir France, Paul, David, Emilie et Claire.
Mes remerciements vont également vers nos intervenants du jour, Anne, qui nous a
convaincu de l’importance de remettre l’expertise scientifique au cœur des débats. Nous avons vu sa conviction à défendre nos intérêts d’éleveurs, merci pour cela. De la même manière je remercie Jean Le Vourc’h dont la pugnacité à défendre un projet territorial économique doit nous interpeller : il est le symbole de la nécessité d’un investissement personnel au service d’une mobilisation collective sans faille pour la réussite de nos projets.
2022 aura été l’année de tous les records. D’abord, une année très éprouvante pour
les éleveurs. Fin 2021 déjà, les coûts des matières premières flambaient et le prix du porc baissait mettant à mal les trésoreries des exploitations. L’initiative de la FNP associée à la mobilisation des éleveurs sur le terrain a permis, d’obtenir des aides directes d’un montant jusqu’alors jamais atteint pour notre filière et de remettre ainsi à flot les situations financières très tendues chez bon nombre d’entre nous. Un travail d’équipe rondement mené avec des partenaires impliqués, je salue ici le travail du Crédit agricole, du Crédit mutuel de Bretagne, du CerFrance, et de l’interprofession pour l’efficacité de la mise en œuvre opérationnelle avec France Agrimer.
Depuis fin 2022, le marché s’est totalement retourné du fait d’une baisse globale de
la production européenne provoquant une envolée du prix du porc. Malgré tout,
aujourd’hui, notre filière française connait une baisse de production de plus de 5%, due à Assemblée Générale CRP / 29 juin 2023 des cessations d’activité et au découragement de certains éleveurs remettant en cause notre autosuffisance en viande de porc.
À cette conjoncture inédite, s’ajoutent de nouvelles contraintes telles que le nouveau
programme d’actions directive nitrate, la directive IED, le bien-être animal et j’en passe, …. dont l’évaluation économique semble totalement oubliée par notre cher Législateur.
Les éleveurs sont prêts à relever les défis pour répondre aux demandes des
consommateurs et aux enjeux sociétaux, mais encore faut-il que les règles ne soient pas biaisées, qu’elles soient les mêmes pour tous et qu’elles n’entravent pas la nécessaire compétitivité de nos élevages.
De plus, face à la menace de la FPA qui est à nos portes et pour pouvoir préserver nos marchés et notre prix, la biosécurité des élevages doit être notre priorité pour protéger notre production. La déstabilisation de nos marchés qui en résulterait serait la conséquence d’une absence d’anticipation. En période économiquement favorable, aucune impasse en terme d’investissement individuel n’est excusable : il en va de l’intérêt commun de la production !
Pour relever tous ces enjeux d’adaptation aux évolutions réglementaires et
sociétales, il est impératif d’avoir de la rentabilité dans les élevages. Ainsi, il est urgent de donner des perspectives à nos éleveurs, jeunes comme moins jeunes ! Nous sommes des entrepreneurs et la compétitivité doit rester notre maître mot avec un seul emblème : Le Porc français.
À l’instar de nos anciens qui ont su créer les outils pour bâtir la force de notre filière,
qui a brillé par le passé grâce son organisation collective, nous avons le devoir de trouver ensemble des solutions pour défendre et valoriser l’ensemble du maillon production, c’est ce que je souhaite réellement pour le CRP.
Il faut redonner sa place et la parole à chacune de nos familles, UGPVB, FRSEA/JA,
Chambre d’Agriculture et structures techniques MPB et UNIPORC. Le CRP est la structure politique, bretonne, collective au service d’un intérêt supérieur aux intérêts de chacun : celui des éleveurs de porcs bretons. Il a donc toute sa légitimité à les représenter et intervenir dans les débats que ce soit avec nos instances régionales ou dans notre interprofession nationale.
À ce titre, le CRP soutient l’initiative d’INAPORC au travers de son « manifeste pour
la sauvegarde des filières d’élevage françaises » qui liste 9 leviers déterminants à actionner d’urgence afin de garantir la pérennité de celles-ci. Espérons que nos décideurs sauront prendre les mesures qui s’imposent… Le CRP Bretagne s’engage d’ores et déjà à faire vivre et à valoriser ce manifeste en toute occasion.
C’est dans ce même esprit, comme cela vous a été présenté ce matin, que nous avons lancé en interne, un groupe de travail nommé « dossier collectif porcin » pour faire l’état des lieux de toutes les données existantes, des études et travaux réalisés par chacune de nos familles dans le but de construire un dossier étayé, argumenté, porteur de solutions d’avenir pour notre filière, à mettre en œuvre par nos décideurs aux différents échelons. Il est intolérable que des porteurs de projet voient leur dossier bloqué que ce soit par la lenteur administrative ou encore par la radicalité de certaines associations. Si soulèvement de la terre il doit y avoir, cela viendra de nous.
Les éleveurs sont prêts à évoluer, à s’adapter, à investir, encore faut-il qu’on leur en
donne les moyens. La Bretagne est, historiquement, une terre d’élevage.
C’est l’élevage qui a permis, après-guerre, de maintenir les gens au pays pour éviter
l’exode rural massif.
C’est l’élevage qui a servi de socle au désenclavement et au développement des
territoires bretons !
C’est l’élevage qui a façonné les paysages et maintenu la vitalité de nos territoires, même les plus reculés.
Que nos élus politiques ne l’oublient pas ! Derrière l’arrêt d’élevages, c’est tout un tissu économique local qui est en jeu !
L’enjeu de notre filière amont est également de réinstaurer un lien entre les
producteurs et leurs acheteurs pour construire un ensemble gagnant/gagnant et non plus un rapport de force vendeur/acheteur. Nous devons pour cela, redéfinir et harmoniser les règles de mise en marché, les adapter à nos modes de production qui évoluent en réponse aux demandes des consommateurs.
C’est pourquoi, les discussions ont repris avec l’UBAP, comme elles avaient lieu il y a quelques années, pour redéfinir des standards de qualité communs au travers de la grille UNIPORC.
Au-delà des dossiers de fond, un travail de communication toujours plus conséquent
est indispensable aujourd’hui pour redonner une image positive de nos élevages et rendre nos métiers plus attractifs.
Nous sommes des entrepreneurs, avec un recours constant à toutes les technologies
innovantes. Nous nous inscrivons dans toutes les démarches de progrès, qui prennent en compte les 3 piliers de la durabilité : social, économique et environnemental. Nos entreprises sont attractives : à nous de le faire savoir !
C’est pourquoi, le conseil d’administration du CRP a décidé d’en faire une priorité. Il
a confié pour cela à la commission communication, la mission de développer des actions auprès des lycéens, pour qu’ils deviennent les salariés et éleveurs de demain !
Les plus belles réussites sont collectives et comme tout est possible, nous avons le
devoir de tous naviguer dans le même sens. D’autres l’ont affirmé récemment avant moi : «l’heure n’est pas aux divisions ! »

Je réitère ici mon propos : les éleveurs méritent que nous mobilisions toute notre
énergie pour qu’ils retrouvent l’envie d’investir, la fierté de leur métier et la juste
rémunération de leur travail. Nous savons ce que nous devons au collectif, charge à nous de le faire vivre et de le faire évoluer. « La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite ».
Merci à tous

Derniers articles de cette catégorie