Les agriculteurs défilent à Paris pour défendre l’élevage

Plusieurs milliers d’agriculteurs (11 000 selon la FNSEA, 6 200 selon la police) venus de toute la France, dont 2 500 de l’Ouest, ont manifesté dans la bonne humeur dimanche à Paris pour sensibiliser politiques et citoyens aux problèmes que connaît l’élevage. Accompagnés de quelques centaines d’animaux, ils se sont déplacés à l’appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA). Entre la hausse des coûts de productions, l’empilement des normes contraignantes et la pression des industriels et des distributeurs, « l’élevage est en danger », a prévenu le président de la FNSEA, Xavier Beulin. Devenu un symbole du « produire français », la marinière était à la mode sur l’esplanade des Invalides. Celle de la FNSEA est rayée de bandes vertes, pour montrer que l’élevage peut contribuer au redressement productif. Mais pour ça, le syndicat demande aux pouvoirs publics de créer un cadre réglementaire juste, notamment pour équilibrer les relations entres les maillons de la filière. Les grandes surfaces sont la cible principale du rassemblement. « Les rapports de force avec la grande distribution nous sont systématiquement défavorables », a lancé François Thabuis, président des JA, qui demande « que la loi permette aux agriculteurs de négocier équitablement ». Jean-Paul Keraval, éleveur de vaches laitières à Laz, est parti samedi soir à 22 h 30 dans l’un des cinq bus affrétés du Finistère. « On vit à crédit », explique-t-il, dénonçant le manque de perspective dans sa profession. « On est toujours sous pression, alors qu’on travaille sept jours sur sept », développe l’éleveur, qui a pu venir manifester car son fils, qui fait des études d’agriculture, le remplace pour la traite. « Il est motivé par ce métier, mais moi, je suis partagé : d’un côté, je suis fier de lui, mais de l’autre je ne voudrais pas qu’il se mette dans une situation difficile ». Pourtant, lorsqu’il compare le montant auquel son lait est payé et les prix des produits en magasin, il voit bien « que dans l’affaire, il y a quelqu’un qui s’en met plein les poches ». L’après-midi, les Parisiens ont pu déguster de nombreux produits, découvrir le savoir faire d’un berger et de son chien dans la gestion d’un troupeau de brebis, ou pour les plus jeunes, apprendre à tirer le lait d’une vache dans une fausse salle de traite.

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