Les éleveurs paient au prix fort d’avoir trop délégué l’essentiel de leur métier : la politique et le commerce.
La politique :
- Le grand écart entre les présidents de la FNSEA et JA, qui se félicitent d’avoir « obtenu gain de cause » avec la première ministre et Thierry Coué pour qui « le malaise est bien plus profond », est le symbole d’un divorce (voir article).
- Quand nos coopératives investissent dans « des métiers qui ne sont pas les leurs », c’est au détriment de la rémunération des adhérents qu’ils intègrent par la contractualisation (voir article).
- A quoi sert aux syndicalistes de pester contre « l’empilement de textes » s’ils laissent nos coopératives multiplier les cahiers de charges et les nouvelles réglementations (voir article).
- Quand au nom d’une idéologie nos politiques de gauche et de droite laissent croire que « l’attractivité du métier passera par un changement-de modèle » malgré la facilité du « bio » (voir article), cela devient un mensonge d’Etat.
Le commerce :
Tout est dit dans l’interview d’Olivier Salomon (voir article). La pression des GMS sur les prix par tous les moyens est la règle pour « améliorer leurs bénéfices ». Une politique de terre brulée avec son lot de faillites.
Les éleveurs ont tort de se croire protégés alors que pour eux le prix est existentiel. Comment l’obtenir ?
Difficile de beaucoup attendre de nos coopératives qui se sont diversifiées et internationalisées pour « s’adapter au marché » (voir article).
Le sort des éleveurs de la coopérative de Loué, filiale du groupe LDC, devrait amener les présidents de groupements à réfléchir. Les éleveurs français « poulets de Loué » resteront dans la publicité mais la production se fera en Pologne (voir article).
Pour ne pas être croqués par les GMS « producteurs/commerçants », les producteurs de porcs et les abattoirs ont la protection d’un prix buttoir avec le MPB/UNIPORC.
Les syndicalistes porcins, qui sont cohérents avec leurs revendications, vendent leurs porcs au MPB/UNIPORC avant d’exiger le reste de l’Etat.
Joyeux Noël à vous tous.
P.R.